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Protection de l’enfance et Imaginaires genrés

Programme édité le 6 février 2024

Durée

28 heures

Tarif de base

750 € HT (900 € TTC)

Soit 26,79 € HT (32,14 € TTC) de l’heure

Tarif par stagiaire

5666,67 € HT (6800 € TTC)

Soit 202,38 € HT (242,86 € TTC) de l’heure

Tarif pour un groupe d’une même structure

Équipe pédagogique

Prochaines sessions

Pas de session programmée pour l’instant

Le sexisme définit un système de domination s’appuyant sur des représentations genrées, des stéréotypes. Il traverse toutes les sphères de notre vie sociale et se traduit par des manifestations des plus anodines, le sexisme ordinaire, aux plus violentes, les violences sexuelles et les féminicides. À ce titre, le secteur social est aussi modelé par un imaginaire genré et donc héritier de pratiques professionnelles porteuses de manifestations sexistes.

Si les métiers du social évoluent – certains se « féminisant », d’autres se « masculinisant » davantage – ces mutations ne s’accompagnent que rarement d’une déconstruction des normes genrées. Les figures de l’autorité patriarcale – «  le bon père de famille » – ou encore celle du soin maternant, voir maternel, sont toujours très présentes et continuent d’opérer tant sur les imaginaires que sur les pratiques professionnelles. Les représentations genrées impactent la relation éducative, les professionnel·les n’ayant pas toujours les mêmes attentes, exigences, considérations, face aux actes d’un garçon ou d’une fille, participant malgré elleux à la reproduction d’un système inégalitaire et de domination.

 

Cette actualisation de visions critiques sur les rapports sociaux de genre dans la relation éducative est d’autant plus nécessaire dans le travail social et tout particulièrement dans la protection de l’enfance, car la violence masculine subie ou incorporée est une des facettes caractérisant les trajectoires des enfants accueillis en foyer d’urgence. En reproduisant des formes d’éducation genrées et des discriminations sexistes, c’est bien la possibilité d’une résilience qui est empêchée. Il paraît alors important que cette inégalité structurelle soit conscientisée par les professionnel·les de la Protection de l’Enface et au sein de leur lieu de travail, afin de pouvoir agir dessus, transformer leurs pratiques et tendre vers des formes d’éducation non-sexistes.

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Pré-requis

Aucun pré-requis.

Objectifs généraux

 

  • Offrir à des professionnel.les de terrain un espace de réflexivité sur leurs pratiques, d’expérimentations collectives et de mutualisation de ressources, dans un cadre sécurisant, ludique et constructif.
  • Prendre conscience des représentations stéréotypées et des rapports de domination de genre dans l’histoire du travail social, dans la culture d’équipe et dans la relation éducative.
  • Partager des espaces de débats, de partage d’expériences, d’études de situations et de mutualisation de bonnes pratiques pour lutter contre le sexisme dans leurs pratiques professionnelles.

Objectifs opérationnels, pédagogiques, évaluables

  • Identifier ce qui relève de la construction genrée et non pas du biologique et repérer différents endroits où se nichent des représentations genrées dans leurs pratiques professionnelles
  • Situer leurs pratiques professionnelles au regard d’une histoire genrée du travail social
  • Mesurer l’impact de ces rapports sociaux de genre dans la culture d’équipe, les postures professionnelles et la relation éducative au quotidien
  • Maîtriser des notions et concepts sociologiques et juridiques permettant de débanaliser les propos et comportements sexistes au travail et s’outiller pour réagir et prévenir
  • Expérimenter des pratiques non genrées et inventer ensemble de nouveaux modèles d’identification pour les jeunes accueilli·es
  • Définir des premiers pas permettant l’appropriation et l’institutionnalisation de ces nouvelles pratiques lors de leur retour sur le terrain

Public concerné

Travailleur.ses sociales de la Protection de l’enfance : éducateur.ices spécialisé.es, éducateur.ices de jeunes enfants, psychologues, veilleur.ses de nuit, maître.sses de maison et chef.fes de service

Groupes de 6 à 12 participant.es.

Modalités d’inscription et délai d’accès

Nous sommes à la disposition de tout professionnel.le intéressé.

La démarche passera nécessairement par un échange avec le ou la responsable d’équipe(s). Le soin des inscriptions et de l’organisation logistique reviendra à la structure commanditaire. Une réunion de cadrage sera organisé en amont afin d’adapter au plus près des attentes et contextes spécifiques le déroulé de la formation, et une réunion bilan sera proposé afin de partager les retours des participant.es et évaluer les suites à construire.

Un questionnaire en amont et en aval seront proposés aux participant.es pour adapter au mieux la formation et évaluer son impact. Des temps de retours sensibles seront également proposés durant la formation.

Les formations s’organisent en moyenne minimum un mois à l’avance, mais peuvent s’anticiper sur un temps plus long, en fonction du calendrier du partenaire et de ses contraintes financières. 

Méthodes mobilisées

  • Méthode et outils pédagogiques

La pratique pédagogique que nous proposons est basée sur approche transdisciplinaire, à la croisée des valeurs de l’éducation populaire de transformation sociale et de la psychosociologie.

En nous appuyant sur des outils, dispositifs et jeux issus notamment de l’éducation populaire et du théâtre de l’opprimé·e, notre intention est de laisser la place aux situations apportées par le groupe et de valoriser les vécus, expériences et points de vue de chacun·e. Nous pensons en effet qu’il est pertinent d’hybrider des savoirs « chauds », basés sur le vécu, pour faire émerger et élaborer une pensée collective, critique, qui laisse toute sa place à la complexité.

Par ailleurs, nous veillerons tout particulièrement à l’aspect « empuissantant » de nos formations. Certes, il s’agira de déconstruire des représentations, de poser un regard critique sur les pratiques et l’institution, mais nous accompagnerons aussi les professionnel·les dans l’appropriation des savoirs en conscience des contraintes de leurs quotidiens au foyer et en veillant à pouvoir ouvrir des nouveaux imaginaires et espaces de reconstruction de formes concrètes.

  • Cadre sécurisant et ludique

Les intervenantes se portent garantes d’un cadre favorisant l’expression de toutes et tous, protégeant la parole de chacun·e et canalisant les rapports de pouvoir qui peuvent s’opérer, comme dans tout collectif.

Des temps de jeux et de partage de ressentis sont régulièrement proposés, permettant de construire une bonne dynamique de groupe et d’accueillir et tenir compte de toutes les émotions traversées. Cela permet également pour les intervenantes de réajuster le programme et les méthodes, privilégiant ainsi le vécu sur le prévu.

Ressources pédagogiques

Un coin « ressources » collaboratif est mis en place, avec la possibilité d’emprunter des ouvrages le temps de la formation.

Dans le mois suivant, les participant·es reçoivent un document original, rassemblant l’ensemble des travaux réalisés, les supports théoriques et une biblio-sitographie.

Modalités d’organisation

La formation se déroule en présentiel.

Elle dure 28h, de préférence 4 jours consécutifs.

Elle est animée par un binôme de formatrices.

Matériel pédagogique

Soit sur site, soit dans nos locaux à Marseille.

Besoins matériels sur site : paperboard et feutres ; salle spacieuse sans table ; si possible une petite salle de réunion en plus pour les temps en sous-groupes.

 

Modalités d’évaluation

Un questionnaire en amont sera proposé aux participant.es pour adapter au mieux la formation aux attentes, et tenir compte des besoins spécifiques, notamment en matière de handicaps.

Des temps de retours sensibles seront également proposés durant la formation afin de mesurer les écarts potentiels entre les attentes des participant·es, les objectifs de départ et le déroulement réel de nos formations.

Un temps de bilan final est consacré à l’appréciation partagée des apports de la formation et une évaluation écrite permettra de mesurer les impacts à chaud et besoins persistants.

Accessibilité des personnes en situation de handicap

L’accessibilité d’un organisme de formation doit répondre au principe d’égalité de traitement vis-à-vis des personnes en situation de handicap, établi par la loi Handicap du 11 février 2005.

Accès aux formations
À chaque personne son projet de formation adapté à ses besoins spécifiques.

Nos formations et les locaux dans lesquels elles se déroulent sont accessibles à toutes et tous.

En cas de besoin spécifique, n’hésitez pas à contacter la référente handicap de Coopaname : Carine Julien / of@coopaname.coop.

Contenus

Ce programme est prévisionnel, puisque les animatrices réajustent constamment le contenu aux préoccupations des participant.es et à la dynamique du groupe.

  • J1 : Comprendre les rapports sociaux de genre

– Présentations, cadre collectif et brises-glaces

– Partage des attentes : pense-écoute

– Bases conceptuelles : débat mouvant, chantier en sous-groupes et apports théoriques

– Le sexisme en tant que système : enquête conscientisante et apports statistiques et théoriques

  • J2 : Questionner les institutions et leurs imaginaires

– Brises-glaces

– Jeu « Elle était une fois » sur l’histoire des luttes féministes avec focus sur le travail social

– Les mots genrés du travail social : brainstorm collectif et apports historiques

– Le genre comme construction sociale : débats mouvants sur la notion de « naturel » et travail sur les idées reçues

– Archétypes des rôles genrés dans la protection de l’enfance et questions de mixité : jeux dans le corps et chantier en sous-groupes

  • J3 : Appréhender le sexisme ordinaire et les violences sexistes et sexuelles au travail

– Sexisme ordinaire : débat mouvant et apports théoriques

– VSS : quizz à partir de situations et contours juridiques

– Consentement : jeu de rôles / vidéo-débat

– Travail émotionnel et valorisation du care : écoute collective d’extraits de podcast et échange sur l’impact dans leur cadre professionnel

– Agir : chantiers en non-mixité (autodéfense et place d’alliés)

  • J4 : Réinventer d’autres imaginaires et transformer les pratiques

– Sexisme dans la relation éducative : étude de situations et échanges de bonnes pratiques via du théâtre forum

– Ouvrir les imaginaires : temps de créations collectives

– Institutionnalisation : chantiers autour du retour sur le terrain, des premiers pas et de la transmission au reste de l’équipe

        
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